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Alberto Castillo painter


Arrêtée, il y a longtemps, à neuf heures moins cinq d’un jour incertain, la pendule de l’horloge ne bougeait plus. Tant d’objets resteront ainsi, accueillant nos regards, la poussière et l’humidité. Ainsi, jusqu’à ce qu’il ne les bouge pour les agencer à nouveau et recomposer son espace. Alberto Castillo ressemble à la maison, où il est né. Il a investi chaque recoin, accumulant les tableaux, les objets et les souvenirs, me rappelant une sorte de langage, un enchantement baroque, kitch, sacré. Mise en scène d'une danse d'objets dans le théâtre intérieur d'une vie.

Et puis il y a sa rue, sa péninsule du Yucatàn, sa ville de Merida, ses silhouettes, ses arrière-cours. Vision enivrée d’un temps. Le temps d’une marche, d’un regard, le temps de s’arrêter et puis d’arriver. Le temps d’agencer les images et les souvenirs avant qu’ils ne s’échappent derrière les rideaux tel un poisson fantastique.

Seul le désordre dans la cuisine témoignait de la fin d'un repas copieux et animé. Nous étions calmes et silencieux. Peu à peu, chacun retourna doucement à ses rêveries, flânant parmi les détails dans ce lieu devenu organique.

Dehors le soleil semblait faire crépiter la maison et sa vieille ossature d'animal fantastique. A l'intérieur, quelques rayons traversaient les pièces comme des lances solaires révélant des indices dans un mélange d'homme et de bois, de tissus, de sueur et de peinture... Une vieille photo, des fleurs en plastique, des murs telle une vieille peau, une extension de son être résistant à la solitude, au temps qui passe, aux ouragans aux noms féminins.

Je suis venu de France, portant avec moi son nom et son arrière-petit-fils. L'atmosphère était chargée de souvenirs un peu fanés, il faisait chaud mais cela n'avait pas d'importance, nous nous prolongions à travers les générations, les minutes, et nos ombres portées.

Sans se parler, et avec une profonde tendresse, Emiliano, mon fils de quatre ans et lui se sont regardés un instant au milieu de tant de choses. L'homme devint alors arbre et l'enfant sage. La mère et moi comprîmes alors qu'il s'agissait d'une sorte de magie, un enchantement. Peu à peu le jardin se mit à vibrer envahissant la maison d'exubérance et d'humidité. Nous sommes partis dormir laissant la pénombre nous accueillir.

Dehors la ville de Merida allumait ses feux et l'on chantait aux coins des rues, moi je m'imaginais voguer dans le ventre d'une baleine.

PS: cliquez sur les images elles vous renvoient à l'article "i still miss Alberto" écrit par Marc Olson


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