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Pour une photographie raisonnée et sensible.  Lire.

Je photographie des situations ordinaires afin de représenter le réel comme une mise en scène, un tableau, une énigme.

 

Ma démarche consiste à utiliser la photographie comme un instrument permettant l’enregistrement du réel, les écarts entre sa représentation et la perception que nous en avons.

 

Il s’agit d’arriver, par le décentrement d’un axe choisi, à une perte des horizons et des points stables de référence dans la perception courante des choses.

 

Par ce décentrement, le sujet devient comme une image périphérique, se formant dans notre système oculaire de manière sensible, quelque part entre le champ de la vision et la conscience de cet objet.

 

Je cherche les tensions entre la forme et l’objet, entre le sujet et son image, entre l’image et les mots.

 

Ce que je fixe est l’intervalle d’une action, un geste, afin de révéler les signes qui trahissent la profondeur de l’existence.

Pour une photographie raisonnée et sensible

Aujourd'hui, notre culture intègre la photographie dans sa multiplicité. Objet de connaissance, objet d'art, la photographie s'accompagne d'une révolution technologique. Dans cette évolution nos modes de perception, de production et de diffusion d'images ont évolué également. La nature indicielle de l'image photographique n'a plus le même statut depuis que la trace du réel est numérisée, archivée, mise en réseau. De nouvelles fonctions dans la transmission du réel sont apparues. Démocratiques, les moyens de production et de diffusion d'images se sont accrus. Dans cette frénésie de tout enregistrer, tout voir, le citoyen est confronté aux paradoxes de son époque où les libertés individuelles sont souvent redéfinies par les États et par les citoyens eux-mêmes, non sans confrontation. À travers le réseau Internet les images sont devenues une extension visuelle, virtuelle du réel.   conditionnant notre culture visuelle, notre appréhension du réel.   La diversification des points de vue, des opinions constitue une alternative aux circuits traditionnels de communication et d'information, elle a permis à toute une génération de s’émanciper ou bien de s’aliéner à une société mondialisée hyper industrielle où toute activité humaine est susceptible de devenir transaction marchande.  Les fonctions des nouveaux réseaux d'information et de communication restent souvent les mêmes : canaliser les désirs, les transformer en fonction de l'offre des biens et des services, d'influencer les sensibilités. La vie est présentée et souvent vécue comme un simulacre de la vie elle-même. La télé- réalité, la publicité, le traitement de l'information dans les mass média, sont des exemples qui rendent confus les clivages vérité/fausseté, documentaire/ fiction. Ils participent à une perte de la crédibilité dans la véracité des images et de l'information.  Dans sa multiplicité d'usages et de fonctions, la photographie participe à la construction de modèles identitaires, individuels et collectifs. Devenue également un rite  de masse, la photographie rend visible une typologie de la vie actuelle où les sphères privées et publiques souvent exposées ensemble expriment une volonté d'affirmer l'existence individuelle comme une forme de construction culturelle où la valeur serait  la singularité  de l'individu dans le collectif. Paradoxalement, c'est l'effet opposé qui se produit.  La répétition d’images produites jusqu’au vertige présentent finalement peu de variations, elles deviennent la norme de nouveaux codes culturels véhiculés par l’image. Aujourd'hui, l'évolution des supports par lesquels circulent information, arts et communication, diversifient la singularité des expressions. La société civile, l'industrie de la communication et les états reflètent une volonté constante à redéfinir le réel. Les inquiétudes concernant l'avenir de l'humanité sont planétaires et le monde des images est devenu un instrument efficace pour conditionner notre regard sur nos propres existences. Plus nos moyens de production d'images se sont accrus, plus nos capacités à déconstruire le réel, se sont développées et plus nos désirs de lui trouver du sens, lui en donner un, sont fondés. Or, c'est l’expérience esthétique, dans sa singularité qui peut s'opposer à toute  forme de conditionnement. Elle nous permet d'aborder notre existence, notre entendement, à travers notre  sensibilité. Cette expérience est propre à l'homme dans sa volonté de restituer le réel, sa relation au monde.  Dans son immédiateté, la photographie nous confronte directement à une expérience sensible où le réel se dévoile par une impulsion, par un geste. La photographie,  en tant que pratique artistique, c'est l'acte de porter son regard avant tout sur les êtres et les choses et par la,  d'interroger sa propre existence. « Cette dimension énigmatique est propre à l’art. Dans la vie réelle, lorsqu’on rencontre quelqu’un, on peut parler avec lui, on échange des idées, on apprend à le connaître. L’image, elle, figure l’autre comme une énigme. L’énigme apparaît dans l’image. [...] Tous les grands fabricants d’images ont révélé ce dont la vie nous détourne : nous sommes des énigmes pour nous-mêmes, et nous pouvons en faire l’expérience dans l’art. [...] Chaque individu est une antiquité. Il émerge d’un passé profond. ». Jeff Wall Essais et entretiens  1984-2001 (édition établie par Jean-François Chevrier). Les photographes ont accès plus que jamais à une culture visuelle à travers Internet, de publications, des expositions. L'engouement d'un public plus large dans les lieux d'art pour la photographie, favorise la sensibilisation d'un médium dont son entrée dans les institutions est relativement récente. Cette réalité conditionne d'une certaine façon notre travail, mais nous oblige à avoir un regard critique, historique et technique sur la photographie ; à l’ère de toutes les hybridations, métissages et revissions modernistes dont la photographie contemporaine fait partie, le photographe est en résonance avec les discours ontologiques et historiques de son médium. Mon travail est une réponse aux monde des images par l'image. L'enjeu est la restitution du réel de façon sensible et raisonnée, à travers l’expérience esthétique.  C'est un discours sur la photographie, sur ses implications dans la société, la place du photographe dans celle-ci, le lieu de son discours esthétique, le statut de sa production  sur la création actuelle.

 A propos de moi

Depuis plus de quinze ans je travaille auprès des institutions culturelles, des artistes et d’un public en général. J' ai publié mon travail dans des campagnes d’affichage, supports de communication visuel notamment pour la Scène National de Blois, la D.R.A.C pays de la Loire, des commandes publiques de création, en particulier L’eco musée de la ville de Rennes. Il a réalisé plusieurs clips musicaux ; Hugues Pluviose, electrod , Winipeg Killers et réalise plusieurs vidéos en collaboration avec des compagnies de danse et du théâtre. Il a obtenu une bourses à la création en 2009 de la Région Pays de la Loire et participé à des nombreuses expositions. Son Travail a été publié dans la revue 303 et il est représenté par l’agence millenium image depuis 2012.

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